Petit flashback sur le contenu de ma garde-robe il y a une 10aine d’années de cela. Mon armoire était alors remplie d’habits et d’accessoires de mode en tout genre. 98% d’entre eux étaient des enseignes de la « fast fashion« .
La fast fashion, c’est quoi ?
Oui, le concept de “fast” (soit littéralement “rapide” en anglais) ne s’applique pas uniquement à l’alimentation avec les “fast food”. Il désigne également un système, basé sur des collections de vêtements à prix artificiellement bas (bonjour le t-shirt fabriqué au Bangladesh pour 5€). De design très tendances. Ces derniers deviennent rapidement passés de mode, avec des coupes et des matières qui ne tiennent la route qu’une poignée de lavage.
Finalement, des millions de tonnes de vêtements produits par cette industrie finissent à la décharge. Ils seront enfouis ou brûlés car ils n’auront pas trouvé d’acheteurs assez rapidement.
Tout est une question de consommation…
Bref, mon style se composait de robes à 25€ aux imprimés audacieux, de chaussures à talons hauts à 29€ et d’écharpes et bijoux variés. J’ajoutais régulièrement de nouvelles pièces à ma garde-robe, qui remplaçaient celles achetées quelques semaines plus tôt et portées seulement quelques fois.

Quelques semaines après, je faisais naturellement le ménage dans ma penderie et me donnais bonne conscience en donnant les habits que je ne portais pas/plus à Emmaüs.
Le zéro déchet n’est pas qu’une question de réduction du gaspillage alimentaire, de courses en vrac et de produits ménagers maison ! Il concerne également l’industrie de la mode et la consommation que l’on fait des produits issus de cette même industrie.
Les déchets que nous produisons
Notre consommation et notre penderie
La partie visible de l’iceberg est effectivement les vêtements que l’on achète, que l’on met (ou pas) et que l’on stocke dans notre placard.
Nous achetons en moyenne 20kg d’habits neufs par personne et par an. 90% des Français n’utilise pas 70% de leur garde-robe. En clair, nous ne mettons que 1/3 de ce qui compose notre penderie !
Alors oui, nous pouvons donner ce que l’on ne met plus. Mais il serait peut-être plus “malin” de se poser les bonnes questions en amont, lors de nos achats. Pour ça, j’ai la solution ! Vous pouvez utiliser la pyramide à 5 palliers ou encore la méthode “BISOU” :
B : Fanny,est-ce que tu as vraiment Besoin de cette 3ème robe noire ?
I : est-ce que cet achat doit être fait dans l’Immédiat ? Je peux peut-être attendre de trouver une alternative, de réfléchir si j’en ai vraiment besoin ?
S : est-ce que j’ai déjà quelque chose de semblable dans ma garde-robe ? Quelque chose avec le même usage ? Certainement, puisque j’ai déjà deux robes noires… L’une à manches courtes et l’autre à manches longues, mais quand même !
O : est-ce que je connais l’origine du vêtement ? est-ce qu’il respecte une éthique de production, de transport,… ?
U : finalement, est-ce que cette robe m’est vraiment utile ?

A titre informatif, la consommation de vêtements en France a doublé en 15 ans, quadruplé en 20 ans ! A côté de ça, 1/3 des vêtements produits ne sont jamais vendus (600 000 pièces en France). 1/3 des vêtements vendus ne le sont qu’après avoir été soldés.
Vu que le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas, la méthodo du « BISOU » peut déjà permettre d’acheter moins. Moins d’achats, moins de déchets, plus d’économies, tout bénéf !
La phase amont : extraction, production, transport
La mode est l’une des industries les plus polluantes au monde (eau, pesticides, teinture, transport). Elle génère plus de gaz à effet de serre que les transports aériens et maritimes combinés !
Il est vrai que mes habits ne sont pas tous fabriqués localement. Qu’ils ne sont pas tous “Made In France” bien que ce soit désormais un critère très important dans mon processus d’achat. Toutefois, il est important d’avoir à l’esprit tous les kilomètres qu’ont parcourus nos précieux T-shirt et autres vêtements. Ce transport a un coût (économique, écologique, social) et il peut être bien entendu minimisé, optimisé. Quelques chiffres qui permettent de prendre de la hauteur :
- Un jean peut faire plus de 1,5 fois le tour de la terre avant achat
- Ce même jean qui pèse 800g a demandé en réalité 32kg de matières premières
- La fabrication d’un simple T-shirt nécessite 3 000 litres d’eau
A nous, donc, de veiller à acheter ce dont nous avons besoin. De favoriser des entreprises textiles qui portent plus d’attention à minimiser (voire supprimer !) les déchets qu’elles déversent dans l’air et l’eau avoisinant l’usine. Ces mêmes entreprises qui décident de ne plus utiliser certains produits chimiques dans la fabrication de leurs vêtements.
Quand je remarque que j’ai acheté il y a 2 ans un jean dans un magasin de fast fashion et qu’il déteint toujours, je me dis que ces produits chimiques se retrouvent dans mon eau de lavage. Et aussi, qu’ils passent au travers de ma peau qui porte le même vêtement 8 heures d’affilée !
J’ai donc décidé d’arrêter les frais. D’acheter moins et mieux. Bien que cela me coûte à l’achat, effectivement un plus cher (quoi que). Je ne sais pas vous mais moi, ma santé passe par de bons aliments. Des produits sains à appliquer sur ma peau. Des habits qui n’empoissonnent ni mon corps ni celui de ceux qui les ont fabriqués. Ce qui m’amène à mon point suivant…
L’éthique
Je parle de déchets car, vous me connaissez, c’est bien l’angle que je donne à mes billets et à mes actions au quotidien. Le développement durable, c’est bien plus qu’un axe environnemental et économique. C’est également un engagement éthique. Je vous conseille vivement cet article très bien écrit par Coline sur son blog.

Sachez ceci. Pour un tee-shirt fabriqué au Bangladesh et vendu 29€, un ouvrier gagne 0,18 centimes. Son usine 1,15€, les sous-traitants 1,20€, le magasin lui ramasse 17€. 17€ c’est donc la marge du magasin/de la marque sur les 29€. Autrement dit ce qui atterrit directement dans sa poche.
Lorsque l’on sait aussi que le maillot de l’équipe de France de la dernière Coupe du Monde était fabriqué en Thaïlande pour un coût de revient est estimé à 3€ pour être vendu 140€ en France, ça fait réfléchir.
Quand on achète un tee-shirt à 30€ (ou une robe made in China à 150€, 100% acrylique), on apporte malgré nous un certain soutien à un système nécrosé, des sociétés qui manquent souvent d’humanité et qui n’ont que le profit et l’argent dans leur ligne de mire, quelles qu’en soit les conséquences
Extrait de l’article « le prix des choses » sur le blog « Et pourquoi pas Coline »
La mode en 3 chapitres
La thématique de la mode éthique, slow fashion,… est l’un des sujets qui me passionne le plus ces derniers mois. J’y accorde beaucoup d’attention, de recherches.
Il est vrai que je propose beaucoup moins de contenus sur ce blog. Pour autant, il me tient à coeur de continuer de vous en proposer et d’aller plus en profondeur de certains sujets.
C’est pour cela que j’ai décidé de partager avec vous 3 articles autour de cette thématique. Bon plus que deux maintenant. Pour vous donner des pistes qui m’ont inspirée ces derniers mois. Elles vous aideront, peut-être, à prendre du recul et à vous poser les bonnes questions !
A très bientôt donc, pour un second article d’inspirations et surtout, de tips hyper concrets pour vous y mettre, vous aussi, à un dressing plus éco-responsable !
La Pachamama ❤