TROUVER MA VOIX (VOIE)

Le « wrap effect »

Tout a commencé un soir de 15 juillet 2018, après avoir célébré la victoire des Bleus lors de la Coupe du Monde. Pour tout vous avouer, j’ai effectivement bien fêté et j’aurais dû m’arrêter avant mes 4 verres de rosé. Résultat : je me retrouve à 21h30 un peu trop éméchée, à faire la queue dans le McDonald’s de mon quartier pour commander 2 petits wraps au poulet. Je peux vous assurer que j’ai, à ce moment précis, touché le fond. De un, la multinationale représente pour moi (et c’est un avis tout à fait personnel !) tout ce qui va mal dans ce monde capitaliste, qui va trop vite, qui nous empêche de réfléchir sur les aliments que nous mettons dans notre corps, ce pillage de nos ressources et cette agriculture massive,… Et de deux… moi qui me suis lancée il y a plusieurs mois dans un défi végé… c’est pas gagné ! 

Je me réveille le lendemain matin donc, en me rappelant le plaisir que j’ai pu ressentir sur le moment de manger mes deux petits wraps (et mes merveilleuses deluxe potatoes) tout en ayant à l’esprit ce sentiment de culpabilité qui ne voulait pas partir. Moi qui à l’aube de mes 30 ans, tente encore plus de trouver ma voix (voie) dans cette jungle qu’est la vie. Et pourtant, cette expérience que j’appelle désormais « le wrap effect« , m’a rappelée à l’ordre sur mes valeurs et la congruence que je souhaite intégrer dans ma vie. Merci McDo ! 

 

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Je ne sais pas vous mais cette épée de Damoclès qui pèse sur mes épaules, ces 30 ans justement, m’est vraiment très lourde. Est-ce parce que je suis déjà depuis 2 ans en plein questionnement sur mon rôle dans cette société ? Sur la part que je souhaite apporter au bien commun ? Ou/et est-ce parce que je ressens cette pression constante de la société, de mon entourage, d’avoir franchi certaines étapes “obligatoires” pour une femme puisque je passe désormais la 30aine ? 

Si je pousse l’exercice un peu plus loin et que je fais le “bilan”, je me rends compte que mon quotidien est depuis bien longtemps régie par cette pression : celle de mon entourage en allant étudier dans une “bonne” école de commerce, pour maximiser mes chances d’avoir un “bon” travail à la sortie. La pression d’une société qui me susurre à l’oreille qu’il y a certaines cases à cocher avant 30 ans : la case propriétaire, mariage, enfants, chien/chat.

Etant quelqu’un d’organisée, je ne rate jamais mes consultations annuelles chez le dentiste, dermatologue et autre gynécologue. Je me rappelle d’ailleurs d’un rendez-vous en été 2017 chez mon (ancienne) gynéco : je venais de fêter mes 29 ans, tout était en ordre. Toutefois, elle a tenu à souligner qu’il ne fallait pas tarder à considérer d’avoir un enfant car, on le sait bien, “les chances de concevoir un enfant chez une femme ne font que décroitre à partir de 30 ans”. Mon coeur a fait un bond dans ma poitrine. J’ai toujours été une grande fan de la série “Mad Men” mais uniquement pour la BO et les vêtements sixties. Je n’arrivais pas à le croire ! Je n’avais même pas encore 30 ans que l’on considérait déjà ma date de péremption.

A écouter ce que ces personnes me disent, je n’ai envie que d’une chose (bon en vrai, plusieurs) :

  1. J’ai envie de poursuivre un chemin qui me plaît, de choisir un travail qui n’en est pas un et qui me donne envie de me réveiller chaque jour avec une patate d’enfer.
  2. J’ai envie d’avoir la liberté de choisir mon quotidien : être freelance alors que mon entourage serait rassuré de me savoir en CDI ; peut-être gagner moins d’argent chaque mois et avoir plus de temps pour développer mes passions et les projets qui me tiennent à coeur ; lever les blocages et peurs que je traine depuis trop longtemps pour avoir un maximum d’énergie et avancer l’esprit serein
  3. Et surtout, j’ai envie de dire haut et fort que mes décisions et mon corps m’appartiennent, que je suis très loin d’être ménopausée et que c’est à moi de décider le moment opportun où je me sentirai prête à fonder une famille.

Choisir c’est renoncer

Certains diront “Vous êtes vraiment trop gâtés, vous, la génération Y. Vous avez beaucoup trop de choix ! Mais à votre âge, nous n’en avions pas !”. Oui, il est certain que lorsque que je compare mon quotidien à celui de mes grands-parents, de mes parents même parfois, je me considère comme extrêmement chanceuse. Je suis née dans un monde qui m’offre des possibilités presque infinis pour voyager, communiquer, manger, m’habiller, me divertir, me former… En revanche, cela demande beaucoup de courage de choisir, prendre le risque de se tromper, de connaître un minimum ses besoins/envies, d’être à l’aise avec le fait d’avancer dans une direction tout en tournant le dos à d’autres possibilités.

Barry SCHWARTZ est plutôt d’accord avec ce que je dis. Si vous ne le connaissez pas encore, c’est lui qui nous dit que le choix est un grand paradoxe (pour aller plus loin –> the paradox of choice) : à défaut de nous donner cette liberté tant recherchée, il nous paralyse et nous rend malheureux, insatisfaits.

Ma solution pour mieux choisir

Je suis en plein dans cette période, inconfortable mais nécessaire du : « quelle est ma mission de vie? », « quelles sont mes qualités ? », « qu’est-ce que j’ai envie d’apporter au monde ? ». Etape qui prend du temps pour en gagner après :  se comprendre, se trouver en tant que personne, “cartographier” ses valeurs, envies, ses plus grands rêves. J’ai envie de ne pas me mettre de barrières et de me laisser l’opportunité de voir grand. De prendre des risques. De voyager. De (m’)aimer même si rien n’est jamais garanti. De me confronter à d’autres croyances que les miennes. De m’écouter. De cultiver ma créativité en laissant la porte grande ouverte aux opportunités. D’apprendre à apprendre. D’être curieuse. 

En résumé, je dirais que ma solution pour mieux choisir est de ne pas avoir peur de tout mettre à plat, de recommencer et de prendre les risques nécessaires pour être heureux. Et surtout (petit rappel pour moi-même) : de rester à l’écoute de mon corps, mes émotions et mes besoins car ils évoluent avec le temps. De penser régulièrement à prendre un moment pour respirer et faire un pas de côté. Soyons vulnérables, l’erreur est humaine de toute manière (magnifique TEDx de Brené BROWN à regarder). Rien n’est jamais perdu. 

La peur de se lancer

Je dois cependant avouer quelque chose : j’ai (souvent, même très souvent) du mal à me lancer car j’ai peur de mal faire. Cet article, il est dans mes brouillons depuis plus de 7 mois. Cette idée de blog, je l’ai dans ma tête depuis plus d’un an. J’arrive à un moment de ma vie où je me dis fuck off, j’ai envie de faire ce qui me plaît et de dire ce que j’ai envie de dire. Et peu importe si l’ensemble de mon audience se résume à mes potes, mon amoureux et ma famille. Ecrire est thérapeutique, partager est salvateur et j’ai envie de transmettre mon évolution au quotidien de changement ; car c’est en se changeant soi-même que l’on peut changer le monde. J’ai envie de partager mes passions pour l’environnement, le zero waste, la naturopathie, la healthy food, le cinéma/la musique, mes inspirations (films, lectures,…) du moment ; mes petits trucs et astuces, mes recettes qui font que mes amis me disent toujours que je suis une “grand-mère”. Car je pense que mes passions, mon enthousiasme sont contagieux et que je peux, peut-être, vous inspirer à intégrer plus de curiosité et de créativité dans votre quotidien. Je pense qu’elle se trouve juste là, ma voix (voie).

Être heureuse

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La réflexion que j’ai développée au cours de ces quelques lignes m’amène à la conclusion suivante : le Graal de mon existence réside dans le fait d’être heureux, de construire une vie plus simple. D’avoir un travail en accord avec mes valeurs, de passer du temps avec les personnes qui m’importent réellement. En fait, j’essaye de devenir, petit à petit, une jardinière. Demain, jardinière d’un vrai potager en permaculture mais aujourd’hui, jardinière d’Homme, en cultivant (dans un premier temps) mon petit jardin intérieur.

La quête de sens est global, elle ne s’arrête pas au bien-être personnel. Les baobabs, avant de grandir, ça commence par être petit” disait Saint-Exupéry. Et bien j’ai planté ma graine de baobab il y a quelques mois et je cultive patiemment mon jardin pour attendre qu’il pousse.

To be continued

Finalement, peut-être que ces quelques rides d’expression qui se dessinent au coin de mes yeux sont un cadeau. Et peut-être que cette nouvelle décennie va m’apporter la sérénité que je recherche tant pour continuer mon chemin. Et parce que j’aime les citations, qu’elles m’inspirent et me donnent envie d’aller de l’avant, j’en partage une qui m’a beaucoup plu :

Être heureux, c’est apprendre à choisir. Non seulement les plaisirs appropriés, mais aussi sa voie, son métier, sa manière de vivre et d’aimer. Choisir ses loisirs, ses amis, les valeurs sur lesquelles fonder sa vie. Bien vivre, c’est apprendre à ne pas répondre à toutes les sollicitations, à hiérarchiser ses priorités. L’exercice de la raison permet une mise en cohérence de notre vie en fonction des valeurs ou des buts que nous poursuivons. Nous choisissons de satisfaire tel plaisir ou de renoncer à tel autre parce que nous donnons un sens à notre vie — et ce, aux deux acceptions du terme : nous lui donnons à la fois une direction et une signification”.

Voici une belle lettre d’intention qui commence aujourd’hui. Je m’appelle Fanny et j’aimerais vous transmettre les petites choses de la vie qui font vibrer mon quotidien.

En attendant, lots of love…

La Pachamama〈♥〉

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9 réflexions sur “TROUVER MA VOIX (VOIE)

  1. Fanny, tu es une amie inspirante! Tu as toujours éveillé ma curiosité quand tu me racontais tes découvertes. Ca me donnait envie d’en savoir encore plus. Ce blog est une merveilleuse nouvelle. Je te dis un grand merci pour ce Partage. Hâte d’en lire plus!

    Aimé par 1 personne

  2. Salut Fanny,
    Je découvre ton article après un clic sur LinkedIn… entre deux promotions de copains et une invitation à un salon … et ça fait du bien au moral de te lire. Une éternité que l’on ne s’est pas parlé depuis l’ecole.
    Je suis ´dans le système´ et ai coché quelques cases avant 30ans, en revanche cette remise en question est évidemment présente, d’actualite, et je pense, très cohérente à notre génération.
    Envie de faire quelque chose de nos mains (autre que tapoter sur un clavier, of course), envie de vivre de nos passions, de se rendre utile,etc.
    C’est avec plaisir que je lierai la suite de tes projets et les partagerai. Ne doute pas et fonce.
    A bientôt
    Diane

    Aimé par 1 personne

    • Hello Diane !
      Merci beaucoup pour ce gentil commentaire qui me touche beaucoup ! Merci d’avoir pris le temps de lire ces quelques lignes qui me tiennent à coeur et merci de m’avoir fait part de ton ressenti. Je suis heureuse de voir que je ne suis pas seule dans cette remise en question et que nous avons tous envie de se mettre en action. Alors allons-y !
      A très bientôt.
      La Pachamama

      J’aime

  3. Bonjour Fanny,
    j’ai adoré te lire. Je suis admirative car pour se livrer comme cela, je trouve qu’il faut du courage. Je me retrouve dans beaucoup de tes questionnements.
    Je suivrai avec plaisir et curiosité tes publications!
    À bientôt
    Pascaline

    Aimé par 1 personne

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